La CPCN et le CS du CNRS se sont exprimés sur les dispositions attendues de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, dispositions détaillées dans le diagnostic et propositions du Comité national votés à l'occasion de la session extraordinaire du 4 Juillet 2019. Un questionnaire en ligne pour manifester son soutien (et poster des reflexions, suggestions...) a été mis en ligne le 30 janvier 2020.
https://www.c3n-cn.fr/survey/index.php/317533
Vous trouverez ci-dessous quelques analyse des résultats extraits le 2 avril 2020.
Le questionnaire reste ouvert pour recueillir d'autres avis et commentaires.
2368 réponses complétées
- 2349 approuvent les propositions du Comité national
- 19 n’approuvent pas les propositions
- 240 personnes ont laissé des commentaires
- 170 directeurs d'unité ont apporté leur soutien (liste)
Les commentaires laissés par 7 des 19 personnes qui n'approuvent pas, ne permettent pas de conclure quant à une opposition aux propositions pour autant.
Remarque méthodologique
Nous n'avons traité que les réponses complètes, c'est à dire celles pour lesquelles les personnes sont allées jusqu'à la dernière question. Comme les différentes rubriques n'étaient pas obligatoires les chiffres donnés ci-dessous n'ont pas toujours le même total. Par ailleurs nous avons constaté quelques doublons qui ont été retiré du décompte final.
Des réponses ont été retravaillées dans un souci d'harmonisation:
- un grand nombre de professeurs et directeurs de recherche émérites ne s'est pas déclaré comme retraités ;
- un certain nombre de de personnes s'est déclaré comme "post-doc" omettant de se déclarer comme chercheur·se·s ;
- un certain nombre de doctorant·e·s s'est déclaré comme contractuel·le·s au lieu d'étudiant·e·s.
Ces faits reflètent des réalités sur le positionnement de ces trois catégories dans le milieu de la recherche.
Nous avons également regroupé dans "Autres" tous les statuts très divers qui ont été remontés par des personnes contribuant à la recherche scientifique qui ne se déclarent ni Chercheur·se·s, ni Enseignant·e·s-Chercheur·se·s, ni Ingénieur·e·s-Technicien·ne·s.
Statuts
2368 réponses complétées qui se répartissent comme suit. Le détail de ces différentes rubriques est donné en suivant.
- 1980 Titulaires
- 152 Etudiante·s
- 123 Contractuel·le·s
- 68 Retraité·e·s
- 32 “Autres”
- 14 Sans emploi
Titulaires (total 1980)
- 949 Chercheur·se·s dont 833 CNRS et 18 Inria, 18 IRD, 15 Inraé, 8 Inserm, 6 CEA, 4 IFFSTAR - U Gustave Eiffel, 4 INRAP, 2 Ifremer, mais aussi AgroParisTech, CBRS, CSTB, CIRAD, ENTPE, Ecole des Ponts, FNSP, IGN, IRCAM et des Universités (Lyon, Sorbonne, Montpellier, Rennes)
- 852 Enseignant-Chercheurs dont 33 se disent employés par le CNRS (détachement ?). Très grande diversités d’établissements. Forte présence de l'Ile-de-France.
- 148 Ingénieur·e·s-Technicien·ne·s dont 116 CNRS mais aussi CEA, CNES, Inrap, INRIA, IRD, Universités, écoles, ministère de la culture
Etudiante·s (total 152)
136 doctorant·e·s
(7 des doctorant·e·s se sont déclarés comme sans emploi, 2 comme titulaires du ministère de la culture)
Contractuel·le·s (total 123)
- 72 Chercheur·se·s (15 se disent "post-doc")
- 16 Enseignant·es-chercheur·se·s (2 précisent ATER)
- 27 Ingénieur·e·s-Technicien·ne·s
Retraité·e·s (total 68)
- 28 étaient Chercheur·se·s
- 29 étaient Enseignant·e·s-Chercheur·se·s
- 30 sont Emérites
Sans emploi (total 14)
- 10 Chercheur·se·s
- 2 Enseignant·e·s-Chercheur·se·s
- 1 Autre (docteur sans emploi)
Autres statuts (total 32)
Salarié, Professeur agrégé dans le secondaire, chargé de cours, Chercheur associé, Chercheur indépendant, salarié du privé, Fonctionnaire stagiaire, Permittente de la recherche, Enseignant associé, Post-doctorat sans contrat, Enseignante dans le secondaire, Formateur, Auto-entrepreneuse, Associée, Détaché de l'Educ. Nat., Fonction publique territoriale, CDI, Titulaire Culture, détachée, Archéologue Inrap, Chargé d'opération et de rechercher - archéozoologue, Conservateur, Conservateur - Chercheur associé, Conservateur du patrimoine, Enseignant.e, PRAG, PRCE, Professeur, Professeur agrégé (recherche en parallèle), Professeur des écoles
Directeurs d'Unité soutenant les propositions du Comité national
Ci-dessous, la liste des réponses dans lesquelles les personnes ont dit être directeurs d'unité. Liste dans un ordre aléatoire.
ENCRENAZ Emmanuelle UFR d'ingénierie Sorbonne Université
Boisserie Etienne CREE
Vialette Stéphane LIGM
NICU Liviu LAAS
Tresse Laurence CRAL UMR 5574
Cottias Myriam LC2S (UMR 8053)/ CIRESC (USR 2002)
Delagnes Anne PACEA
Joulain Karl Institut P'. UPR 3346.
auradou harold FAST
Magniez Frédéric Institut de Recherche en Informatique Fondamentale (IRIF)
Ducard Dominique CEDITEC EA 3119
SERVIGNE Syvie GDR CNRS MAGIS
Perrin Thomas UMR5608 TRACES
ALLARD Pierre UMR 7055 Préhistoire et Technologie
Landy Frédéric Institut Français de Pondichéry
Pompanon François Laboratioire d'Ecologie Alpine
castell fabienne Institut de Mathématiques de Marseille
SOULEZ Guillaume IRCAV EA 185
Hamez Grégory LOTERR
ZEMBRI Pierre LVMT (UMR T9403)
FATH SEBASTIEN GROUPE SOCIETES RELIGIONS LAICITES (UMR 8582)
MASSONI Anne CRIHAM (EA 4270)
Pino Thomas Institut des Sciences Moléculaires d'Orsay
GRASSET Fabien UMI3629
Collignon Béatrice UMR 5319 Passages
pouliquen Olivier IUSTI
Barthel Etienne Sciences et Ingénierie de la Matière Molle
Kaiser-Arnauld Laure EGCE
Bellanger Emmanuel CHS
Jean-Marc Berroir Laboratoire de Physique de l'ENS (UMR8023)
stocchi achille UMR9012 , IJClab
Dillmann Christine UMR Génétique Quantitative et Evolution-Le Moulon
Rousseau Antoine LEMON
Molino Jean_François AMAP
GAFFET Stéphane Laboratoire Souterrain à Bas Bruit, LSBB UMS3538 Avignon Université, CNRS
Colot Olivier CRIStAL UMR 9189
FERNANDEZ DOMINGO ENRIQUE LABORATOIRE D'ETUDE ROMANES LER EA 4385
Dulong Melanie UPR CIS
Ravy Sylvain Laboratoire de Physique des Solides d'Orsay
Faini Giancarlo C2N, UMR 9001
Rivoirard Vincent CEREMADE
GEORGES Patrick Laboratoire Charles Fabry
Boissavit-Camus Brigitte ARSCAN UMR7041
Taddei Ilaria LUHCIE
Rosset Sophie LIMSI
Galtier Nicolas Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier, UMR5554
MARI Céline Laboratoire d'Aérologie
GRASLAND Claude FR 2007 CIST (Directeur) / UMR 8504 Géographie-cités (Membre)
Musiani Francesca UPR 2000 Centre Internet et Société
Merel Loïc Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche
Roux Sophie République des savoirs
Cessou Armelle CORIA UMR6614
viasnoff virgile UMI3639
Gilbert Franck Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement (EcoLab)
FREUND Jean-Noël IRFAC
Aymes Marc CETOBaC
Chauveau Christian ICARE
balzani bernard Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (EA 3478)
LECOCQ Franck CIRED
HASBROUCQ Thierry Laboratoire de Neurosciences Cognitives, UMR 7291
Vienne-Guerrin Nathalie IRCL, Institut de Recherche sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières (UMR 5186 CNRS/Université Paul-Valéry Montpellier 3)
COSTA François La boratoire des systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie SATIE UMR 8029
KLEIDER Jean-Paul GeePs
papinot christian Gresco (ex-EA 3815)
ZETLAOUI-LEGER Jodelle Umr Cnrs Lavue
Lamarche Thomas UMR Ladyss
GUINET Christophe CEBC, UMR7372
Burle Boris Laboratoire de Neurosciences Cognitives, UMR 7291, CNRS, Aix-Marseille Université
Boissonade Jérôme UMR 7218 LAVUE (ALTER)
SEMMOUD Nora UMR 7324 CITERES Cités, Territoires, Environnement et Sociétés
Fritz Hervé International Research Laboratory REHABS, UMI2008
Navas Marie-Laure Cefe
Tito de Morais Luis LEMAR (Laboratoire des sciences de l'environnement marin, UMR 6539)
Champion Yannick SIMaP
BOURGNE Florence EA 2557 Centre d'études médiévales anglaises
DROBINSKI Philippe Laboratoire de Météorologie Dynamique - IPSL
Bonzon Anne MéMo
PAUGAM Serge Centre Maurice Halbwachs (UMR 8097 CNRS/EHESS/ENS)
Besnard Pascal Institut Foton
Miranda adelina MIGRINTER
Diaconu Cristinel Centre de Physique des Particules de Marseille
Pons Christophe IDEMEC
Brasselet Sophie Institut FRESNEL
Berjeaud Jean-Marc Ecologie & Biologie des In teractions UMR7267
Weller Olivier Trajectoires - UMR 8215
Konieczny Sébastien GDR IA
Arnaud Fabien EDYTEM
Badariotti Domiique LIVE UMR 7362
LE DIZES STEPHANE IRPHE, UMR7342
Palamidessi Catuscia Comete
Schaeffer Gilles LIX
Vandembroucq Damien PMMH
Grandcolas Philippe ISYEB UMR7205
Ganachaud Alexandre LEGOS
Bougard François Institu de recherche et d'histoire des textes
Lecomte Jane Ecologie, Systématique et Evolution
Willemez Laurent PRINTEMPS (UMR 8085)
Benech Christophe Archéorient
Fontaine Dominique Laboratoire de Physique des Plasmas
KOVENSKY José LG2A UMR 7378
Hourdez Stephane UMR8222
Bousquet Philippe LSCE
Génisson Yves Laboratoire de Synthèse et Physico-Chimie de Molécules d'Intérêt Biologique
Delaunay Christophe Laboratoire de mathématiques de Besançon
Bassino Frédérique Laboratoire d'Informatique de Paris Nord - LIPN UMR 7030
Daire Marie-Yvane UMR 6566 CReAAH
El Kissi Nadia Laboratoire Rhéologie et Procédés
Valdeyron Nicolas UMR 5608 TRACES
van baaren joan UMR-CNRS ECOBIO
Rodier Xavier UMR 7324 CITERES & USR 3501 MSH Val de Loire (dir.)
Mitta Guillaume UMR5244
Ruas Marie-Pierre UMR 7209 AASPE - Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements
Burguiere Eric ICM / UMR 7725
Marin François LOMC UMR 6294 CNRS
BOULTON ALEX ATILF
Siret Daniel AAU, UMR 1563
Pouzenc Michaël LISST
MARTINEZ Gines Subatech
AMY-KLEIN Anne LPL, UMR7538
Maraninchi Florence Verimag
LEA Vanessa GDR ChasséoLab
Limat Laurent Matière et Systèmes Complexes (MSC), UMR 7057
Sempéré Richard MIO
Boisserie Jean-Renaud PALEVOPRIM
Chateauraynaud Francis GSPR
BOUSSARD Valérie IDHES UMR 8533
Chiapello Eve Cems
COMTE georges LAMA (LAboratoire de MAthématiques de l'université Savoie Mont Blanc) UMR CNRS 5127
Steck Jean-Fabien LAVUE
HELLIER Emmanuelle UMR Espaces et Sociétés 6590 CNRS
Lortie André Ipraus/AUSser CNRS n°3329
Roseau Nathalie LATTS
Fara Emmanuel Biogeosciences
Jacquemond Richard IREMAM
Luca Nathalie UMR 8216
Castagna Giuseppe Institut de Recherche en Informatique Fondamentale
Compatangelo-Soussignan Rita Centre de Recherches en Archéologie, Archéosciences, Histoire UMR 6566
T'kindt Vincent LIFAT (EA 6300) / ERL CNRS 7002
Mazzoni Cristiana UMR 3329 AUSser
Baillot Patrick LIP
VOLZ Sebastian LIMMS
Chauvet Eric EcoLab
Barthe Franck Institut de Mathématiques de Toulouse
Bouineau Jacques CEIR
GOURMELON Françoise LETG
MAUMI Catherine AHTTEP / UMR AUSser 3329
BELMONTE Thierry UMR 7198
Lucotte Arnaud LPSC
Savarin Philippe UMR 7244
Humm Michel UMR7044 Archimède
VALLET ERIC GIS Moyen Orient et mondes musulams
WEISS Jean UMR 7177
Müller Pierre Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille
THOMANN Anne-Lise GREMI, UMR7344
Cazalets Jean-René INCIA
Gaussier Eric Laboratoire d'Informatique de Grenoble
MERCIER DELPHINE LEST
GARRELIE Florence Laboratoire Hubert Curien
Fournier Pierre LAMES, UMR 7305
Denis Eric Géographie-cités
Steiger Johannes UMR GEOLAB 6042
Marquis Pierre CRIL
Magrin Géraud UMR 8586 Prodig
GALOP Didier GEODE UMR 5602
JOUX Fabien Laboratoire d'Océanographie Microbienne
VERDUN JEROME Laboratoire Géomatique et Foncier (EA 4630 Cnam)
Mashkour Marjan UMR7209 AASPE CNRS/MNHN
benamou jean-david mokaplan
Amilhat Szary Anne-Laure Pacte UMR5194
SEYLER Patrick Hydrosciences
Commentaires recueillis lors du questionnaire
Les commentaires sont listés dans un ordre aléatoire et n'ont pas été modifiés (sauf quelques fautes de frappe et corrections orthographiques).
Il y a une confusion possible entre les chiffres 3% du PIB et 1% PIB.
Dans la phrase "Certaines des orientations esquissées sont, certes, positives : aboutir à un financement de la recherche à hauteur de 3% du PIB" il pourrait être précisé que les 3% concernent la R&D et mentionné "dont 1% pour la recherche publique".
Certes c'est l'argent public qui permet à la recherche publique de vivre mais cela ne doit pas être un moyen entre les mains de l'exécutif pour orienter le travail des chercheurs.
Nous pourrions nous positionner plus fermement sur un projet de loi plus explicite.
Nous ne savons pas si la période de concertation a eu lieu ou va avoir lieu.
Bref, tout est flou.
La recherche française a besoin de postes de fonctionnaire titulaire, financés par des fonds récurrents. Ces deux critères sont essentiels à l'autonomie des chercheurs pour explorer des questions à la marge, en dehors des phénomènes de mode et des intérêts purement économiques.
Une remarque personnelle : si la hausse des salaires demandée, en particulier pour les CR, est conditionnée par une défonctionnarisation croissante des chercheures et chercheuses -ou leur accès de plus en plus tardif à des postes fixes, ce qui est dramatique pour les femmes-, je préfère encore les salaires bas.
* le gouvernement s'étant engagé à compenser les fortes pertes de salaire résultant de cette réforme, les nécessaires revalorisations mentionnées dans le rapport doivent s'y ajouter ;
* la problématique des carrières "incomplètes" du point de vue des cotisations retraites (années à l'étranger pas ou mal comptabilisées, notamment sur les contrats de type "stipend") doit être abordée
2. J'espère que le CPCN prendra des décisions d'actions quand le projet de loi sera sur la table (mi-février) car les premières annonces vont à l'encontre de tout ce qui est exprimé.
Suppression de l'ANR et de l'Hcéres
Que l'état par des commandes ciblées et dans un souci de productivité ne casse pas ce qui a fait et fait l'excellence de notre recherche.
- Annulation du concours 2020 de recrutement des chercheurs CNRS. Pour que cette annulation ne porte pas préjudice aux précaires, on pourrait restreindre l'annulation au seul concours des Directeur.rices de Recherche (ie. personnes qui sont déjà en poste).
"Les moyens à sa disposition": c'est un peu trop limité et vague il me semble
Si on veut que les choses bougent il faudrait être plus précis et proposer des modalités d'actions précises accompagnées d'un agenda
Bien cordialement,
Josiane Tack
Relancer le CNRS comme le fondement de la recherche en France, associé à des universités à égalité de moyens (fin de l' "autonomie" des universités).
Fin des emplois dévalorisés et précaires dans les universités; retour au service de 150 heures/TD annuelles pour les enseignants-chercheurs.
Abolition de Parcoursup.
Et cela est normal. Des évaluations plus ou moins récentes arrivent au même diagnostic. Il y a évidence. Il s'agit du principe dont il faut décider. Qui doit
piloter la recherche : le politique ou le scientifique, qui décide (sous-entendu, faut-il augmenter les crédits ou faire plus avec moi car tous les secteurs sont
touchés par des restrictions budgétaires) ? Ensuite si les moyens supplémentaires sont offerts, la mise en œuvre pourra être conçue pour améliorer la
recherche et faire plus avec plus.
- Une"grève des évaluation HCERES" ainsi qu'une "grève des examens" sont des actions visibles dont l'effet est perçu en dehors de notre communauté (contrairement à une "grève des évaluations ANR").
Refus de faire repartir l'emploi tituklaire à la hausse (institutionnaliser les statuts instables à la place)
Refus de financer à la hauteur nécessaire les établissements pour qu'ils remplissent leur mission (à la place tout dépendra des succès aux AAP ANR et de leurs overheads)
Refus d'augmentations de salaires dignes de ce nom (92 millions pour toute l'ESR ce n'est pas sérieux)
Soutenir plus fortement la demande de reconnaissance du doctorat dans les strates de l'emploi.
Parmi les actions envisageables (même si compliqué), le non dépôt de demandes à l'ANR. Ce serait une action marquante pour retrouver des budgets récurrents pour la recherche dans les laboratoires.
"Non à la pratique managériale et néolibérale de L’enseignement et de la recherche"
- favoriser une recherche collective par augmentation nette des dotations récurrentes des laboratoires
- plus de transparence dans le fonctionnement de l’ANR
J'approuve les principes et propositions formulées. Cependant, je dois préciser que, sans corporatisme aucun, mais compte-tenu de la situation particulièrement tendue des enseignants-chercheurs (dont les enseignements, les changements de maquettes permanents, les responsabilités pédagogiques et la charge administrative inflationniste qui va avec grèvent lourdement la chance de faire de la recherche), j'aurais souhaité qu'un soutien particulier leur soit apporté dans le texte (quand le contenu du rapport préparatoire à la LLPR n°2 apparaît comme une attaque particulièrement sévère à leur encontre), dénonçant leurs conditions et revendiquant un cadre qui leur permette vraiment de faire leur métier.
Cordialement,
SW
Une réforme qui différencie pourtant les tâches en les hiérarchisant : plus "noble", la recherche, "ignoble" l'enseignement.
Reconnaître/encourager "vraiment" l'interdisciplinarité
Arrêter la dispersion des (faibles) moyens financiers des EPST sur une multitude d'AAP où l'on apprend à chercher des Euros-cacahuètes plutôt qu'à faire son métier de chercheur
Reconnaître/encourager les transferts Amont/Aval à visée socio-économique
Valoriser le dépôt de Brevet des chercheurs dans la carrière des EC et C
Repenser la PI, source de lenteur, de perte de contrats, voire de thèse finies sans accord signés
Repenser l'administration de la Recherche: on a besoin de service administratifs compétents et bienveillants, au service de ... et pas le contraire, qui n'ont pas de règles contre-productives à faire appliquer (du genre il vous manque un ticket de métro et c'est grave)
De même à titre individuel l'échelle des excellences est hors de portée de nos CDD. L'enchaînement de contrats courts que propose la France les empêche d'atteindre le premier barreau des ERC (l'excellence de la liste des publications récentes) par exemple.
- Trouver le bon équilibre entre financement sur appel à projet et financements récurrents.
- Pour les appel à projet assurer au moins 50% de financements sur des projets blancs pour aller explorer de nouvelles frontières, sans contraintes, et des projets sur des thème plus ciblés
Entre les salaires ridiculement faibles des MCF, les galères pour avoir des financements divers et les recrutements toujours plus faibles, ça ne donne pas une belle image de la recherche.
En espérant que la mobilisation permettra de faire annuler cette réforme.
Courage !
Au début de la motion, 3% du PIB c'est pour le R&D dans lesquels le budget de la recherche publique représente entre 0,75% et 0,80% du PIB.
D'où la demande de porter le budget de la recherche publique à 1% du PIB.
Lourdeur administrative (mission, recrutement y compris de stagiaires, règles budgétaires) démotive la profession à tous les niveaux (directeur d'unité, chercheur, IT, futurs recrutés tels que les postdocs et thésards)
Les outils déployés ne sont pas aboutis, certains ne répondent pas aux attentes des labo, on a le sentiment qu'ils sont créé uniquement pour dire on est les meilleurs on a réussi !! il faudrait accompagner ce déploiement d'outils non pas par des centaines de mails comme on en reçoit tous les jours mais en concertant les gens de terrain qui sont en confrontation avec les chercheurs et qui sont donc mieux placés pour dire ce que l'on a besoin !
Certes il y a les Lois notamment la Lolf qui a généré de grands changement en matière de gestion mais à quel prix !! il a fallu adapter les outils non sans mal et surtout s'adapter au détriment de la qualité de notre travail !
Il faudrait aussi arrêter les mails incessant y compris Week end et jours fériés (webcontrat) qui pourrissent nos boîtes aux lettres et sont source de stress et d'anxiété !
Je suis formatrice Geslab et chaque année nous organisons une formation nouveaux entrants ! là je m'aperçois qu'il y a beaucoup de CDD arrivés dans des laboratoires depuis quelques temps sans avoir bénéficié de tuilage avec la personne remplacée ! car ,dans beaucoup de labo il y a pénurie de gestionnaire et donc lorsque ces personnes arrivent il faut qu'elle soient opérationnels aussitôt !! bref tout cela amène à augmenter stress, RPS etc …
Donc je soutiens fortement les propositions en insistant sur le fait qu'il est absolument urgent d'augmenter le nombre de poste de titulaire de soutien support à la recherche ce qui dégagera les chercheurs d'activités administrative qu'ils n'ont pas à faire.
1) Augmenter l’enveloppe financière affectée aux crédits « de base » des unités de recherche, pour sortir du système inefficace dans lequel les chercheur·se·s consacrent une part de plus en plus importante de leur temps de travail à la recherche de financements leur permettant de mener leurs recherches.
A noter que les enseignants-chercheurs subissent tout particulièrement cette contrainte dans la mesure où leurs charges d'enseignement et d'administration de l'enseignement réduisent significativement le temps qu'il leur est possible d'allouer à la recherche.
2) Simplifier les procédures d’appel à projet ; alléger les dossiers à remettre tant au moment de la soumission du projet qu’au moment de son évaluation a posteriori ; centrer les dossiers sur le contenu scientifique des projets ; ne pas exiger de présentation détaillée du montage financier ; permettre l’utilisation d’une fraction significative du budget du projet (par exemple de l’ordre de 20%) pour des dépenses non prévues au départ.
3) Redévelopper de manière très significative l’emploi scientifique permanent, au plus près de la thèse et sur des postes permanents de fonctionnaires.
4) Refonder la régulation du système de recherche publique sur un principe central de confiance a priori.
- la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l'évaluation des carrières par les pairs ;
- l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR et des personnels BIATSS et ITA ;
- la remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD et l’imposition de la modulation de service.
Je souligne également que la volonté d’adoption de ces mesures mortifères pour l’ESR public au moyen de « cavaliers législatifs », procédé utilisé afin de faire passer des dispositions législatives sans éveiller l'attention de ceux qui pourraient s'y opposer, jette le discrédit et l'opprobre sur l'organisation de la recherche publique française.
- Pour quoi les primes ne sont-elles pas alignées sur l'ensemble des tutelles de rattachement des chercheurs (CNRS vs IFFSTAR vs INRIA)???? Comment la prime de recherche d'un enseignant chercheur peut-elle être supérieure à celle d'un chercheur ? (même pour des maîtres de conférence qui n'ont plus d'activités d recherche...)
- Pourquoi les PEDR de CR ne sont-elles pas rétablies, quelle est l'incitation donnée à l'effort? Aucune...
Il n'y a pas d'oppositions entre recherche fondamentale et appliquée pour peu qu'il y ait toujours une distinction.
Certaines recherches théoriques donneront lieux à des applications et des recherches technologiques aussi.
Les deux vont de pair dans de nombreux exemples
des avancées théoriques peuvent permettre des avancées technologiques avec ou sans applications
de même des avancées technologiques peuvent des avancées théoriques majeures.
Les maîtres de conférences devraient pouvoir porter le titre de professeur par exemple dès qu'ils ont obtenu leur HDR, comme c'est le cas à l'étranger. Ne pas porter ce titre au bout de plus de 10 ans d'une belle carrière est discriminant et peut induire une perte de crédibilité auprès de nos partenaires étrangers.
Enfin, le passage à la hors classe pour les maîtres de conférences à partir d'un certain échelon (et donc d'une certaine ancienneté) défavorise les personnes mobiles, ou qui ont eu des parcours un peu différents. Seul le dossier devrait être pris en compte.
Le système français ne fait pas confiance à ses chercheurs : on recrute des maîtres de conférences ou des professeurs sans leur donner de budget pour développer leur recherche.
L'absence de crédits récurrents fiables tue la recherche et épuise les chercheurs.
Le manque de personnel d'appui aux métiers de la recherche n'est plus tenable.
L'"évaluation" des chercheurs ne peut se faire que sur une base bienveillante : que peut faire une personne pour améliorer sa pratique, son parcours, sa recherche ? Ce dont ont besoin les chercheurs, c'est une politique de gestion de ressources humaines aujourd'hui bien faible pour soutenir les carrières.
Merci pour votre travail !
C'est tout cela qui détruit (le plaisir de) la recherche.
J'espère sincèrement que les divers appels émanant de la communauté scientifique seront entendus et ne resteront pas lettre morte, car pour l'instant c'est "la casse de la recherche publique" qui semble en marche...
Par dignité.
Une contractuelle ingénieure énervée et en fin de contrat
Ceci tient essentiellement à ce que le texte s'inscrit exactement dans le cadre dont il prétend dénoncer les effets, plutôt que d'en remettre en cause les fondements. Pour résumer ce sentiment, on ne saurait mieux dire que Bossuet, dont la citation exacte, trop souvent tronquée, et mal au surplus, apparaît parfaitement appropriée : « Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance ». Ce texte oscille en effet entre une adhésion, peut-être inconsciente mais indéniablement authentique, à l’idéologie de l’individualisme - trop souvent tapie derrière l’obscur vocable consacré par la mode et désignée à la vindicte sous le sobriquet commode du « néolibéralisme » - et le drame que ce
même individualisme forcené génère pour nos sociétés, dans et hors du monde éducatif et académique.
Pourquoi faire porter l’entièreté de la culpabilité à l’individualisme ? C’est qu’il porte en germes le consumérisme, le productivisme, le corporatisme et l’obsession du présent dont il se fait le creuset. Grimer ses avatars ne change rien à l’affaire ni n’ôte au texte de sa douteuse bienveillance.
Ainsi, les auteurs reprennent à leur compte le nouveau concept de l’innovation sans jamais questionner les soubassements d’un coupable glissement sémantique opéré dans la lumière chatoyante de l’aube du troisième millénaire, et savamment démystifié, entre autres, par Etienne Klein. Là où l’on invoquait naguère le Progrès, désormais rangé dans les tiroirs de l’Histoire, on parle désormais d’innovation. Le minuscule engloutit la Majuscule, et, pour se donner une contenance, nourrit un encan de nouveaux termes exhumés de l’éternel à-paraître dictionnaire d’Orwell. Rappelons qu’à peine fut ouvert notre nouveau bréviaire que l’on y découvrit l’innovation de rupture, cette quintessence de l’antinomie.
Etymologiquement, l’innovation correspondant à un renouvellement, elle s’apparenterait en cela à un avenant: c’est donc ce qu’il faut changer pour que rien ne change, et, de facto, le contraire d’une quelconque rupture car il s’agit précisément du moyen de l’empêcher plus encore que de l'éviter; l’innovation, c’est donc le présent au détriment du futur, c’est aussi l’individuel contre le collectif, c’est encore le comptable stipendié du financier; l’innovation, c’est une incarnation - il en est d’autres - du cancer rongeant nos sociétés. Administrer des antalgiques n’y changera rien sauf peut-être le déclenchement de quelques palpitations éphémères.
Pour la recherche, l’innovation c’est implacablement l’appliqué plutôt que le fondamental étant entendu qu’il faut choisir pour obéir à la règle indépassable de
la finitude des moyens. Dès lors, la défense des sciences fondamentales devient
acrobatique. Si fondamental il devait y avoir, ce serait parce que, malheureusement, certaines découvertes se produiraient par hasard, se risquent les téméraires. Le texte ne dit guère autre chose.
La sérendipité serait, finalement, la seule raison de ne pas couper les branches rebelles de ces travaux d’une coûteuse extravagance. On entend d’ici la rumeur s’élever benoîtement : l’Intelligence Artificielle ne pourrait-elle pas justement nous sortir de ces ornières, nous préciser ce que l’on doit financer - en-dehors d’elle-même - et, surtout, ce que l’on ne doit plus financer puisqu’en pure perte. Après tout, ne se murmure-t-il pas qu’Elle nous dit déjà ce que l’on pense et nous susurre ce que l’on doit penser? La rumeur, cet entêtant refrain qui frémit aux oreilles et batifole sous les crânes, ne saurait définir l’Intelligence Artificielle, mais qu’importe pour le pieux réaliste: l’existence d’un mot prouve la réalité du concept, même intangible et vaporeux.
Il y a pire encore dans cette histoire, car l’innovation, c’est également, lorsqu’il le faut, l’appliqué et le divertissement contre le fondamental et la culture pour servir le cupide. L’innovation et le consumérisme dynamitent le Progrès, qu’il vienne de recherche appliquée ou fondamentale, pour lui substituer le Profit. et réinventer un Majuscule duquel s’enticher. C’est la commercialisation d’un médicament parce qu’il rapporte même s’il génère plus de maux demain que ceux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui; après tout, sinon on ne fait plus rien… C’est la création d’une start-up facturant le droit à briser des objets ou à féconder des poupées gonflables, ou celui d’une boîte de production spécialisée dans le confinement télévisuel de philosophes avides de promiscuité; en même temps, si ça leur plaît… C’est la dématérialisation des démarches administratives, des courriers et autres fléaux de papier, non pour simplifier mais pour catalyser.
En résumé, confondre Progrès et innovation, c’est pervertir Valéry pour qui « c’est en copiant qu’on invente », imaginant par là que la copie est déjà invention plutôt que souffle d’inspiration. L’innovation est donc ce qu’il faut faire pour éviter que le Progrès n’advienne, si l’on reprend Machiavel. Et cette idée de Progrès s’absente, assourdissante, du texte alors même que son éternelle redéfinition devrait être au coeur de toute esquisse d’une loi de programmation de la recherche, comme d’une politique quelle qu’elle soit, à l’heure où la vision positiviste s’effrite toujours un peu plus à l’aune de ses conséquences. A ce stade, tronquer la citation de Bossuet devient sagace : « Dieu rit de ceux
qui chérissent les causes dont ils déplorent les effets. »
Dématérialisation, énergies renouvelables, Intelligence Artificielle, les innovations se succèdent et fascinent avec leurs oripeaux mystiques et leurs noms clinquants. Dématérialisation, voici un néologisme qui mérite le détour intellectuel tant il ment sur lui-même. On serait en droit d’escompter qu’à la matière ait été substituée autre chose au cours du processus. Que nenni, la chemise remplie de feuilles a, dans les meilleurs des cas, seulement cédé sa place à un disque dur, moins encombrant mais indubitablement constitué de matière! A l’heure où fleurit une miscellanée de termes volontiers ésotérique, nul ne devrait oublier que les mots sont chargés d’un sens, ils disent quelque chose pour nous quand leur mise au pas révèle des choses sur nous. Tout n’est pas indéfiniment fongible, tout n’est pas relatif contrairement aux fallacieuses interprétations de la physique relativiste, selon laquelle il y a avant tout invariance par changement de référentiel. Il n’est sans doute pas innocent que l’évanescence littéraire de nos jours accompagnent ces profondes et résistibles transformations, qu’elle les précède. Nos sociétés souffrent d’une inversion sémantique pathologique, dont le procédé trop connu paie sa notoriété du prix de l’invisibilité.
Plus que jamais en effet, il faut étudier pour trouver un travail, travailler pour gagner sa vie, produire pour faire du profit, faire de la science pour vendre des technologies, et apprendre - plutôt que comprendre - de la science lorsqu’on étudie, pour entretenir le cycle. Nous ne savons plus pourquoi nous savons, ni comment nous en sommes venus à savoir, mais nous savons pourquoi nous devons savoir. Le Savoir n’est donc guère qu’un outil au service de la technologie, au même titre que le produit n’est qu’un moyen de créer de de l’emploi, ou quand la boîte à outils devient le produit de consommation. On pourrait excaver n’importe quelle proposition de modalité d’évaluation que cela ne changerait rien à un système vicié, où les Valeurs, plutôt que d’avoir été évacuées, ont été réifiées à des fins marchandes. Comme nous le serine la vulgate réformiste, le systémique prime le paramétrique, et, mécaniquement, le HCERES d’évaluer l’enseignement supérieur par son taux de réussite à l’embauche quand les chercheurs sont quantifiés sur une échelle bibliographique.
Las, la métrique n’est pas contingente au système, elle lui est immanente. Il n’y a pas d’accidentel ou de conjoncturel aux sources de ces maux, uniquement de l’inéluctable et de l’intrinsèque. Dans une société où s’insérer dans le monde professionnel - entendez gagner sa croûte - est la finalité des études, il serait criminel pour les étudiants de ne pas évaluer les formations suivant ce prisme. De même, la compulsion du consommateur réclame son dû auprès des chercheurs: le Chiffre s’impatiente, il veut connaître le retour sur investissement: combien d’articles, pour combien de brevets, pour combien de chiffres d’affaires, dans quels laboratoires et que ça saute!
Il va sans dire qu’immiscer de la compétition là-derrière devait inéluctablement figurer parmi les illuminations suivantes. Mais, là, plus de douce complainte qui ne tienne; froissées dans leurs certitudes, les orfraies crièrent le tocsin : comme jadis, on pervertissait Darwin en Spencer et tout son attelage maléfique. Darwin, ce ne serait pas la compétition, mais au moins autant, voire avant tout, la coopération. La théorie des jeux, cette discipline trop méconnue de la pensée moderne, l’aurait largement démontré. Tout dépend du point de vue adopté. Soyons juste: Darwin, c’est un mode de sélection qui, selon les conditions, génère de la coopération ou non et, plus ou moins indépendamment, de la compétition ou non. Et, que cela plaise ou non, c’est de loin le cadre conceptuel le plus efficace pour comprendre comment et pourquoi les êtres vivants, notamment, sont tels qu’ils sont. Cela nous éclaire donc sur nous-mêmes, notre passé, notre avenir, mais ne nous dit en rien ce que nous devons souhaiter pour nous-mêmes, que ce soit professionnellement, collectivement ou personnellement. Trop tard, nos avides maîtres orwelliens ne pouvaient rater une telle opportunité d’innover : le monde des chercheurs a eu raison de s’insurger; plutôt que compétition, ce serait donc la coopétition, nouveau jeu dont les règles demeurent tenues au secret dans les arcanes de quelques esprits retors. « Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les instigateurs… ». Nul doute que Cocteau lui-même serait surpris de l’universalité proverbiale de son précepte.
Seule une société séditieuse où le Savoir est une valeur en Lui-même et pour Lui-même serait à même d’ourdir une métamorphose. Dans une telle société, le travail aurait pour objet de créer quelque chose, idée ou objet, en se préoccupant de sa valeur humaine indifféremment de sa valeur financière. Il est inutile de rappeler que cette ambition se situe aux antipodes de nos sociétés de la valeur Travail, où l’on ne produit de fruit que parce qu’il faut générer un profit, où l’on ne travaille que pour partager ces fruits - au diable leur arrière-goût gâté - suivant une péréquation interlope, obéissant aux sagaces préconisations d’un économiste notoire, qui proposait de payer des ouvriers à enterrer des billets pour que d’autres soient ensuite rétribués à les déterrer.
De tout cela, rien n’est dit ici. Oh, bien entendu, à plusieurs reprises, l’idée de la valeur du Savoir est martelée dans notre beau projet. Jamais soutenue d’un discours construit cependant, elle confine au slogan publicitaire ou à l’antienne politique, ces fossoyeurs de la Pensée. Que n’a t-on entendu ces formules dont la consistance en dispute à celle d’un ectoplasme. « Le Savoir, c’est bon. », ou « c’est bien.» puisque le rationalisme, feignant l’embarras devant sa propre hégémonie, autorise encore deux mots devenus interchangeables. « Le Savoir, c’est bien. Voilà l’argument définitif et indépassable.
Soit, le Savoir c’est ce qui permet d’améliorer notre espérance de vie, de réduire la mortalité infantile, de guérir certaines infections, d’améliorer des rendements agricoles, de satisfaire notre curiosité à propos de la Nature ou de nous-mêmes - ce qui finit par se rejoindre - , de développer des nouvelles technologies, de comprendre des menaces et, pourquoi pas, de résoudre des crises. Mais alors, noblesse oblige et probité engage à achever le raisonnement. Car le Savoir, c’est tout autant, et toujours plus, ce qui sépare ceux qui savent de ceux qui ne savent pas, sans garantie aucune qu’il soit possible de résorber cette différence un jour; c’est aussi, de prolonger la vie des aînés élimés et valétudinaires plutôt que d’accroître les potentiels enfants sains et vifs; c’est de même fournir l’outil grâce auquel livre et écriture - ces outils indispensables à penser - deviennent caducs. Jusqu’à preuve du contraire, les crises actuelles révèlent que le Savoir, comme le Néant, est auto-destructeur. Sans Savoir, nulle explosion démographique, nulle agriculture intensive, nulle consommation de pétrole, nulle centrale ou bombe nucléaire, nulle crise écologique dont on explique qu’elle rend ce Savoir toujours plus essentiel…
Il n’y aurait eu d’Anthropocène sans Savoir. Cela ne signifie pas que le Savoir mérite procès pour cela et il existe bien des arguments pour Le promouvoir, mais cela ne saurait se faire en remisant au placard les pièces à charge. A ce titre, la dernière fredaine largement relayée par le texte parachève l’exercice de gymnastique par un grand-écart lorsque les coryphées du projet se laissent aller à un éloge de la démultiplication des voyages. On devine les incantations s’élever, entonnant : « La mobilité, c’est bien. ». Cette fois, il y a argument à l’étai : ce serait bien, car cela susciterait des coopérations et des échanges grâce auxquels le Savoir avancerait plus vite, et donc, l’innovation, et le pouvoir d’achat. Voilà donc pourquoi il fallait cautionner l’innovation. Et tombent les masques du corporatisme avec cette défense des prébendes des chercheurs à leur bénéfice exclusif plus qu’à celui de la Société. Voyager est éminemment plaisant et enrichissant pour nous autres riches civilisés occidentaux, chercheurs ou non, mais faire accroire que ce serait « bien » relève de l’imposture sauf à chevaucher une bicyclette - non-électrique - ou une monture pour ce faire. Du point de vue environnemental, c’est évidemment coûteux, et, dans une certaine mesure, néfaste. Quel compromis arrêter entre préjudices et bénéfices pour la société, that is the question. Voyager, pourquoi pas, mais avec modération, comme dirait l’autre.
Enfin, quand le corporatisme rencontre le consumérisme, le fiel revendicatif exige l’augmentation du nombre de postes au motif que « la Recherche, c’est bien. » ou s’excite sur l’augmentation du pouvoir de consommer - grimé sous le doux nom de salaire. Est-ce bien sérieux? Ce n’est pas tant de dire que les chercheurs sont trop payés, encore moins qu’ils sont trop nombreux, mais de s’interroger sur le fait qu’au-delà des inégalités et des injustices, évidemment intolérables, des aberrations du coût du logement, tout aussi insupportables, tous, nous consommons trop d’énergie et de matière, qu’il est intenable de soutenir ses revendications au nom du consumérisme car la crédibilité de la recherche, comme celle de l’enseignement supérieur, suppose, entre autres, la coïncidence avec elle-même et ses contributions, spécialement lorsqu’elles nous sont déplaisantes. Penser contre soi-même, en quelque sorte…
« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » arguait le taciturne Guillaume d’Orange. Pour l’heure, il est à craindre que l’aube du millénaire n’apparaisse autrement que sous le jour du crépuscule de l’humanité, et la recherche, par sa servilité inconsciente à l’ordre existant, est, plus que responsable, coupable. Longtemps, l’émancipation inhérente à la Modernité est allée de pair avec le Progrès, particulièrement celui procédant de la Science. Comme l’entonnait Monsieur Teste chez Valéry, « nous nous sommes aimés, nous nous sommes détestés, puis nous avons vieilli ensemble. » pourrait symboliser la fin de cette histoire, entraînant avec elle une Fin de l’Histoire très différente des augures de Fukuyama. Le présent est éblouissant, certes, mais la recherche, ainsi que l’enseignement supérieur, n’ont-ils pas justement pour finalité de transcender cette cécité physique?
Il eut paru acceptable d’émettre les propositions diplomates du texte proposé à la condition sine qua non d’élaborer un autre scénario, plus intrépide peut-être, mais ô combien plus réaliste, et ce même si, à l’instar des deux versions du Crime de l’Orient-Express, la version simpliste devait immanquablement finir par recevoir les suffrages du Moment.
Je partage pleinement les constats établis par le Comité et souscrit pleinement aux propositions formulées pour développer une Recherche ambitieuse et respectueuse des personnes.
Bref : j'ai revu mes objectifs professionnels à la baisse malgré plusieurs expériences en master avec des chercheurs estimés et confirmés, qui indiquaient toutes que j'avais quelque chose à apporter dans l'ESR ; et tous mes interlocuteurs – titulaires, doctorants – me disent qu'il ne faut pas avoir de regrets et partir tant que je ne suis pas trop engagée. Ce n'est pas normal.
Quant à l'aspect collectif, je ne peux au stade actuel que constater que mon aide (et celle de mes deux collègues) est précieuse pour la doctorante que j'assiste actuellement, tant considérant les aspects rébarbatifs de sa recherche (transcriptions) que les moments plus réflexifs et stimulants (grâce à notre présence, elle a des interlocuteurs qui connaissent son matériau et sont à même de l'aider à formuler de nouvelles idées). De même pour une autre doctorante que j'ai assistée en freelance avant ce contrat. Ces moyens de mettre en place des dispositifs de recherche collective pour les doctorants, même sur des sessions courtes de quelques mois, devraient être la norme et donneraient une place clef et stimulante aux diplômés de master de recherche qui, comme moi, se voient plus collaborer à différents projets et étendre leur champ de connaissances que diriger leur propre sujet.
Bonne lutte à ceux qui savent se destiner à une carrière entière dans l'ESR ; je n'ai pas assez d'expérience pour commenter plus techniquement les propositions du rapport et je ne peux pas savoir si elles me concerneront un jour.
L'ANR ne doit pas voir son enveloppe augmenter, bien au contraire. Le soutien aux laboratoires par des crédits de base récurrents doit permettre au maximum de se dispenser du recours à des projets (dont certaines disciplines ont d'ailleurs beaucoup moins besoin que d'autres), afin que le taux de succès augmente par diminution du recours à ces projets dont on sait qu'ils sont créateurs d'emplois précaires.
J'aime la recherche, j'aimerais poursuivre et tenter de m'y faire "ma place" (par l'obtention d'un poste perenne mais pas après 12 ans de post-doctorat). Mais j'ai une vision tout autre de ce qu'on peut vivre au quotidien. Il manque de mélange et de partage dans les sciences. Et cela lui nuit.
Financer la recherche majoritairement par appel à projet est stupide. Le système du NSERC canadien que j'ai pratiqué (3 ans de comité) est beaucoup plus adapté.
+) de diagnostic d'attractivité du système français basé sur l'emploi statutaire :
l'emploi statutaire est un véritable atout pour qui entend mener une recherche scientifique sur le temps long, en atteste le nombre de chercheur-e-s étranger-e-s que les laboratoires français ont intégré. Ayant effectué 2 post-doctorats à l'étranger, j'ai pu noter que l'ambiance au sein de la communauté scientifique française est beaucoup propice à la collaboration que dans les autres environnements scientifiques que j'ai pu côtoyer. Un des points qui me paraît importants est la faible mise en compétition des chercheur-e-s entre eux dans un même domaine qui est garantie de fait par l'emploi statutaire. Cependant, l'augmentation de la recherche sur projet (et de fait la diminution des crédits récurrents) tend, à mes yeux, à menacer cet équilibre subtil entre collaboration au niveau national et compétition à l'échelle internationale.
+) de diagnostics sur inefficacité de l'incitation à la recherche partenariale avec le CIR comme principal problème : le CIR représentait en 2016 près de 6 milliards d'euros alors que la subvention d'état (SE) pour le CNRS était de 2 milliards d'euros. Compte tenu des nombreux doutes qui planent sur le CIR comme étant de facto une niche fiscale de plus ne favorisant pas réellement la recherche privée (cf les scandales de Renault, Sanofi pour ne citer que les exemples médiatiques), compte tenu du faible niveau de contrôles pour l'obtention du CIR, et enfin compte tenu de la somme considérable allouée chaque année, il me paraît important d'amorcer une véritable discussion de fond sur le rôle fondamental du CIR. Entre autres, une négociation avec le gouvernement me paraît importante pour qu'une partie non négligeable du CIR (exigeons la moitié, nous aurons peut-être 30%) soit redirigée directement vers le budget du CNRS et des universités (bien qu'évidemment ce combat sera compliqué compte tenu des intérêts privés que le CIR cristallise).
+) de lien avec la réforme des retraites : dans le rapport du troisième comité de travail de la LPPR est clairement inscrit que l'épargne française serait mise à contribution pour le financement des start-up françaises dites "deep-tech" (cf page 26 du document du GT3). Conformément au rapport Tibi, cette orientation s'appuie sur un basculement de l'épargne "sûre" (livrets réglementés, assurance vie en fonds euros) vers de l'épargne plus risquée (assurance vie en unité de compte par exemple). On peut ici voir un lien (ou une cohérence) avec les propositions incitatives à la retraite par capitalisation inscrites en filigrane dans la réforme des retraites. Il convient donc d'être vigilent et de ne pas nier la cohérence néo-libérale de l'ensemble des retraites proposées par ce gouvernement.
+) la mise en place d'une "tenure track" : ayant effectué 3 ans de post-docs à l'étranger (2 ans en Italie, 13 mois en Allemagne) j'ai pu expérimenter la sensation de précarité qui s'installe d'années en années à mesure qu'on s'éloigne de la fin de sa thèse et que l'on avance vers une échéance plus qu'incertaine en vue de l'obtention d'un poste statutaire. Je m'estime plutôt chanceux puisqu'une 3 ans de post-doc représente statistiquement une période de précarité en dessous de la moyenne avant d'entrée au CNRS qui se place plutôt autours de 5 ans. Néanmoins, si à la suite de cette période on rajoute une "tenure track", qui n'est rien d'autre qu'une période d'essais de 5 ans, on peut se retrouver à près de 40 ans sans perspectives à longs termes cruciaux pour imaginer des projets personnels (pourquoi pas avoir des enfants après tout). Cette tenure track me paraît donc inacceptable, d'autant plus qu'elle est prônée par des personnes n'ayant jamais eu à s'en soucier ou n'ayant parfois jamais eu à travailler à l'étranger pour ne serait-ce qu'un post-doc (par exemple Antoine Petit). De plus, il me paraît important d'insister sur le fait que personne dans le privé n'accepterait une période d'essais de 5 ans. Pourquoi l'enseignement supérieur devrait-il se plier à une règle aussi absurde ? Par passion du métier ? Par manque de sélectivité (en moyenne 6 postes au CNRS par section et 90 candidatures) ?
+) de moyens d'actions : Le texte de lois n'a pas été officiellement publié, mais la lecture des 3 rapports préliminaires ne laissent pas présager une orientation du texte dans la direction des souhaits évoqués par l'ESR. Que faire face à un gouvernement qui peine à déroger de ses logiques néo-libérales, quand bien même elles seraient désapprouvées par une partie non négligeable des "administrés" qui sont les principaux acteurs des domaines en questions ? La réponse à cette question n'est pas triviale, mais il me paraît claire qu'une logique d'engagements et de conflits est inévitable. Prenons exemple sur l'hôpital public, secteur en lutte depuis bientôt un an contre des coupes budgétaires à répétition. Une partie non négligeable des instances dirigeantes de ce secteur ont purement et simplement démissionné de leurs fonctions administratives (1800 à l'heure actuelle). Il serait peut-être intéressant de s'inspirer de cet exemple dans le cas de l'ESR. Refuser l'évaluation de projets (ANR ou autres) ou de faire remonter des données à l'administration peut faire partie des actions envisageables.
Le monde de la recherche et de l'enseignement supérieur est une petite communauté qui ne représente pas un grand poids.
Pour obtenir un rapport de force, il faut trouver un terrain propice à l'élargissement de notre "surface institutionnelle" pour sensibiliser nos concitoyens.
La LPPR n'étant à ce stade qu'un projet, il faut menacer ouvertement le gouvernement d'ouvrir une discussion/négociation rapide des orientations de cette loi, sinon il n'y aura pas de rentrée universitaire 2020-2021. Effectivement, le blocage de Parcoursup, via la non-évaluation ou l'attribution d'une mention identique ("excellente") à tous les dossiers par les enseignants, est un levier très puissant pour un pays qui sacralise à outrance l’obtention du bac.
Parallèlement, il est absolument nécessaire de mener de multiples actions pédagogiques, à la fac, dans les lycées, auprès du grand public et dans les médias pour expliquer la démarche et ne pas se couper des élèves et des familles (qui peuvent logiquement nourrir des inquiétudes).
J'y ajouterais que le maintien de l'attractivité des carrières scientifiques n'est qu'une illusion temporaire liée au fait que nous ne manquons pas de candidats accumulés en une longue file d'attente, très supérieure au nombre de postes; cette file d'attente se réduit cependant par abandon de jeunes chercheurs, confrontés à une probabilité de réussite trop faible au concours- ceux qui restent dedans ne sont pas forcément les meilleurs mais juste ceux qui sont prêts à tout sacrifier pour un poste permanent (et idéalisent probablement le confort de cette situation)... Nous finirons par sélectionner non sur la science mais sur la dévotion ou l'obstination irrationnelle des candidats (voire pire, leur goût personnel pour la compétition)... Et ce, même si je fais confiance aux sections du comité pour opérer un recrutement réellement motivé par la qualité scientifique..
Le score calculé pour ARWU inclus les publications, pour 20%, les articles indexés dans Science Citation Index, et Social Sciences Citation Index et pour 20% les articles publiés dans Nature et Science pendant les cinq dernières années. Il y a là un levier sur lequel nous pouvons peser.
Ne plus figurer notre rattachement institutionnel (ni n°ORCID) dans nos publications rendrait impossible l'affectation de ces publications à une institution de recherche française et sa comptabilisation pour les classements. Cela induirait à moyen terme (selon quelle temporalité ?) une baisse de la notation des institutions de recherche françaises et ainsi un déclassement.
Le délai avant qu'une telle mesure ait des effets mesurables est probablement assez long mais elle peut surtout constituer une menace de mise en œuvre à brandir dont les politiques percevront aisément le risque et qui n'affecte pas notre activité puisque nous pourrions continuer à publier, à pouvoir être évalués statutairement et à déposer sur HAL.
-Redonner aux laboratoires davantage d'ITA (dont les métiers doivent être revalorisés)
-Mieux financer les doctorants, multiplier les contrats doctoraux
-Ouvrir davantage de places aux concours pour répondre à la demande croissante de production de recherche d'excellence
Par ailleurs, la surqualification des jeunes recrutés (toute relative sur ce type de postes : parlons plutôt de surdiplômation), notamment au niveau master (cas fréquent des jeunes diplômes recrutés sur des fonctions T ou AI) tient aussi au fait que le diplôme de master est devenu monnaie très courante quand les postes le requérant de manière impérieuse semblent en réalité assez rares. Le phénomène d'engorgement impose soit de cesser l'inflation des diplômes, soit d'augmenter les qualifications requises pour les postes à pourvoir.
Enfin, il me semble important de faire droit à un phénomène totalement invisibilisé : celui de la thèse "loisir". Je ne suis sans doute pas seul à faire une thèse sans aucune intention de devenir chercheur ou enseignant-chercheur. Ma thèse a une fonction émancipatrice sur le plan personnel. Les hauts diplômes (thèse et, dans une moindre mesure, master) ont aussi ce rôle et l'ignorer, c'est réduire la démarche du doctorat à sa dimension "carrière" (voire carriériste pour certains). Pour que le système universitaire ait un minimum de sens, il faut ainsi rappeler qu'il ne se limite pas à former des professionnels (ce qu'il fait d'ailleurs parfois relativement mal comparé aux écoles d'applications), mais qu'il a aussi ce rôle de formation "gratuite" (i.e. sans finalité économique a priori).
https://www.youtube.com/watch?v=Z5fchJYuyEo
Cette génération ne doit pas être une génération sacrifiée. Trop jeune pour avoir connu les crédits récurrents, trop vieille pour bénéficier de la LPPR avec de faibles salaires.
Une augmentation du budget de la recherche est nécessaire.
Les points importants me semblent : l'augmentation des salaires du nouveaux entrants jusqu'aux chercheurs confirmés (cela n'est pas clairement indiqué dans la motion).
Une augmentation des budgets et des taux de succès à l'ANR me semble indispensable. Par contre, les programmes de soutien des organismes semblent désormais dérisoires par rapport aux AO ANR, et européens et pourraient donc être supprimés (perte de temps des évaluations pour des petites sommes) et remplacés plutôt par un financement de soutien conséquent aux nouveaux entrants.
Néanmoins, je soutiens le statut de Tenure Track, et de CDI long terme
Il est temps d'agir et vite si nous ne voulons pas perdre notre attractivité et notre compétitivité au niveau international.
Une nouvelle loi comme celle qui semble se dessiner avec la LPPR serait une catastrophe pour nos métiers, catastrophe difficilement récupérable au regard de l'état de la recherche Françaises et des promesses non tenues depuis trop longtemps (ex: objectif des 3% du PIB pour le budget ESR comme nos voisins Européens, JAMAIS atteint depuis plus de 10 ans de réflexions/ promesses/ gouvernements successifs).
- augmenter significativement les budgets alloués aux organismes afin de leur permettre d'une part d'avoir une stratégie scientifique propre d'autre part d'assurer aux équipes évaluées de façon positive par l'HCERES un soutien de base leur permettant de ne pas être totalement dépendantes des appels à projets.
- revoir le fonctionnement de l'ANR en augmentant de façon importante la part des projets "blancs" et revoir les formats pour permettre plus de souplesse dans l'utilisation des crédits ainsi que le financement de petits projets et/ou projets courts.
Le turnover des contractuels de la recherche a le même effet contre-productif, puisque ces personnels sont écartés au moment où ils sont les plus efficaces et productifs.
- des crédits qui peuvent glisser d'une année sur l'autre
- Des AAPs moins nombreux, mieux dotés et avec plus de taux de succès.
- des règles d'AAP décidées par tous, et appliquées sur des durées longues (p. ex. 5 ans, consultations et ajustements, puis encore 5 ans),
- arrêt définitif des AAPs sorti du chapeau sans règles précises,
- Des systèmes alternatifs de financement (tirage au sort après passage d'un premier filtre de qualité, renouvellements automatiques de petites sommes si objectifs du premier projet atteints, etc.) décidés ensemble, après débat.
- plus de postes permanents au CNRS, plus de postes permanents dans les universités.
- suppression de la qualification et de l'HDR,
- plus de clarté sur les salaires au recrutement, salaire de départ un peu plus haut
d'appeler à une démission de toutes les fonctions administratives
organiser quelques actions d'éclats à des moments de communication des dirigeants politiques, à l'instar des manifestations d'avocats ou de radio France
J'ai livré ici une petite partie de mes remarques. L'UMR ESO avait fait transiter un recto-verso en avril 2019 via l'InSHS vers la direction du CNRS, comme demandé par cette dernière fin février 2019. La majeure partie des propositions des collègues d'ESO qui avaient contribué (essentiellement les CR et DR CNRS) rejoignent celles de la CP-CN de juillet 2019. Nous nous sentons portés par l'analyse et les propositions du CP-CN, qui tiennent compte de ce qu'on appelle les conditions de travail et qui montrent que la CP-CN connaît nos métiers, les collègues et leurs attentes.
Si besoin, je me tiens à disposition pour tout échange complémentaire favorisant une action constructive et déterminée sur le sujet.
- fin du recours aux emplois précaires pour pallier aux manques de recrutement
- augmentation des fonds attribués à la recherche à compter de 3% du PIB
- retrait de la réforme des retraites qui en l'état est particulièrement délétère pour les femmes EC, enseignantes ou chercheuses
- reformulation de la réforme du BAC qui augmente la ségrégation sociale
- fin des procédures de sélection des étudiantEs à l'entrée à l'université (parcourSup)
- révision des statuts des université pour une gestion plus collégiale (révision des pouvoirs des Présidents)
N'est-ce pas au contraire le but recherché ?...
Évoquer la précarité des personnels
NON, la LPPR n'apportera rien de positif, contrairement à vos dires. Revoyez votre copie en approfondissant le sujet !!! Et si "accroître les taux de succès aux appels à projets de l’ANR" est élément positif, alors celui-ci contredit les revendications contre le financement de la recherche sur projet ! Vous, Présidents --- pas d'écriture inclusive quand seulement 12 femmes présidentes pour 49 sections --- regrettez l'échec des politiques depuis 20 ans pour atteindre le miracle des 3% du PIB dans le financement de la recherche (pour dire par la suite qu'1% ce n'est finalement pas si mal...).
NON la LPPR n'est pas très "vague", elle fixe clairement un cap pour la recherche mais dont les termes et modalités de mises en œuvre sont volontairement peu étayés, car seront précisés par le biais de divers décret et ordonnances, qui ne rentreront JAMAIS dans le débat législatif.
NON la LPPR ne doit pas être isolée. Vous ne faites aucune remarque sur les retraites et l'assurance chômage : c'est honteux et cela constitue une erreur stratégique majeure dans le rapport de force qui s'installe ! Comment ne pas considérer qu'il s'agit d'un projet commun ? Et comment considérer que le CNRS (spécialiste des contrats courts, comme vous le rappelez) n'est pas concerné par ces réformes ? Par ailleurs, pourquoi n'appelez-vous simplement pas au retrait de la LPPR ?
Pour finir, c'est l'ensemble de la communauté scientifique qui doit s'interroger sur sa responsabilité, ou plutôt sa docilité. Par la manière dont nos instances nous représentent, nous sommes également toutes et tous responsables de l'état actuel de la recherche et de son triste avenir.
- Objectif du 3% du PIB est insuffisant car il justifie le CIR. Il faut des financements PUBLICS et pas des exonérations fiscales du privé.
- Les financements par appel à projet ne peuvent/ ne doivent être le mode principal ou général de la recherche (et de l'enseignement comme cela se développe déjà). On a déjà oublié comment ça fonctionnait avant l'ANR...
- ON VEUT DES COLLEGUES !!! et pas des temporaires.
- le débat a déjà eu lieu, la consultation auprès de la communauté a déjà permis de montrer que les propositions de la LPPR sont orthogonales aux demandes des chercheurs et enseignants-chercheurs sur le recrutement de titulaires, sur l'augmentation des crédits pérennes aux labo, sur la bureaucratisation de nos tâches...
Il est temps de REDIGER NOTRE PROPRE LPPR !
- Administration lourde - souvent inadaptée car non flexible- basée sur la suspicion . Établir la confiance a priori sur la capacité du personnel (y compris non administratif !) a faire preuve de bon sens.
1) Suite au gel du point d'indice, les salaires ont baissé mécaniquement par rapport à l'inflation de 20% depuis 1993 dont 16% depuis 2003 ! donc une revalorisation à 10% ou 20% ne serait qu'un retour à la situation antirieure et donc en rien une augmentation, juste un rattrapage.
2) Il faut obtenir que les ESR se positionnent pour la revalorisation de nos carrières qui permettent de maintenir notre même niveau de retraite dans le nouveau système à points. Sinon, la perte de pension s'élèvera à -36% ce qui est complétement inacceptable et relève de la rupture de contrat
- diminuer fortement le rôle et les financements de l'ANR, jusqu'à la fermeture définitive de l'ANR
- évaluation publique du CIR nécessaire pour décider de son financement ou de sa clôture
Rendre aux centres de recherche les emplois d'ingénieurs et techniciens substitués depuis des années par des étudiants de mastère et doctorat, à former... pour rien puisqu'ils ne pourront prétendre aux emplois d'ingénieurs et techniciens substitués par les cohortes d'étudiants successives.
Si l'idée d'un financement par projets a certainement quelques vertus, il convient d'en restreindre DRASTIQUEMENT la proportion, au profit des financements récurrents des laboratoires.
C'est de l'adverbe en gras que vient la nuance qui 'importe.
- La précarisation très (trop) avancée dans l'ESR n'est pas assez dénoncée. Il y a urgence.
- Le dispositif des TT est bien plus critiquable que cela. Outre le fait de repousser la titularisation, il instaure de facto une nouvelle classe de chercheurs qui ajoutera de l'inégalité de traitement et une mauvaise ambiance dans les labos. Avec la compétition généralisée entre universités, les appels à projets pilotés par les universités décidant des orientations, un pilotage purement budgétaire, il produira (effet recherché) l'extinction du corps des MCF. Enfin avec le Go-No go il serait particulièrement anxiogène pour ces chercheurs pourtant triés sur le volet et assoirait un pouvoir hiérarchique non acceptable. L'attractivité passe par la revalorisation des carrières et l'ouverture de postes pérennes.
L'une et l'autre sont utiles, mais elles doivent être clairement identifiées séparément car elles diffèrent dans leurs méthodes, leurs finalités et leur évaluation.
Les organismes de recherche et les universités pourraient aussi être invités à faire remonter le nombre d'ETP occupés par des précaires, afin de mettre en lumière les besoins pérennes de l'ESR.
nos carrières, nos libertés académiques sont négociables. La
seule réponse aux attaques sans précédent du gouvernement, sur
les retraites et sur le monde académique, est la grève. La grève
totale et illimitée :
- pas d'enseignement,
- pas de recherche,
- pas d'activités administratives.
Nous ne voulons pas de cette future loi. Nous savons que les
projets engagés par le gouvernement sont la destruction de
l'université telle que nous la connaissons, et plus largement de
tout notre modèle social.
Je vous rassure, notre travail n'est pas si important à court
terme, le monde ne va pas arrêter de tourner si nous ne le
faisons pas. Seule la grève est un acte visible et fondateur de
l'action sociale. Seule la grève permet d'avoir le temps
d'organiser d'autres actions de protestation efficaces et encore
plus visible. Seule la grève permet de se battre. Les reculs
sociaux ne sont pas acceptables, la destruction de nos conditions
de travail non plus, le progrès social ne se négocie pas, il
s'exige. Notre responsabilité d'universitaires est envers nos
étudiants, envers nous, et envers la société dans son ensemble,
maintenant et pour les décennies à venir.
Notre devoir est de faire grève.
o La recherche a besoin de stabilité sur le long terme : nous sommes en train de tout changer de manière irréfléchie avec les fusions d'établissements, de laboratoires. On ne devrait pas permettre aux gestionnaires de la recherche de détruire ainsi l'outil de travail et la force de travail (qui fait la recherche pendant le temps consacré à élaborer l'Université Paris-Saclay, élaboration qu'il faut revoir quelques années après ?). Il faudrait là un vrai contre-pouvoir contre ces abus des gestionnaires (directeurs d'instituts du CNRS, présidents et doyens d'université), les remettre au service de l'intérêt collectif, pas du pouvoir politique qui, manifestement, ne s'en préoccupe pas ou plus ou si peu.
merci et bon courage
R
Retraité, mais quand on est scientifique, on ne l'est vraiment jamais, je suis prêt à me mobiliser à vos côtés contre la LPPR.
Cordialement.
Une petite restriction sur l'emploi à vie (même si je suis opposé à la CCDisation actuelle à outrance): pas de CR à vie si pas passé DR à disons recrutement + 10 ans
suggestion : faire une version anglaise de la LPPR (actuelle) à diffuser à nos collègues étrangers afin qu'ils captent la considération de nos dirigeants pour la recherche.
La lutte contre de changement climatique ne se fera pas sans investissements urgents dans la science, l'information, et l'éducation populaire.
Ayant signé les divers manifestes et tribunes pour soutenir un mouvement croissant contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), je suis indigné par l’orientation que le gouvernement souhaite donner à la recherche en France. En plus de la tribune au « Monde » je souhaite partager quelques points (non exhaustifs) de réflexion.
Un premier point me choque dans le constat fait par les groupes de travail permettant d’échafauder la LPPR : la France n’est pas compétitive sur le plan mondial. Deux choses, l’une j’aimerai voir des faits vérifiés démontrant cette perte de « compétitivité », et l’autre la recherche ne doit pas être vue comme une compétition à mon sens mais plutôt comme un objectif mutuel et solidaire vers le progrès. Par rapport à la perte de « compétitivité », la métrique utilisée semble être le nombre de publications annuelles. Comme dit dans la tribune au Monde, il existe une forte corrélation entre nombre de publications et argent investi. De plus j’aimerai ajouter qu’un nombre de publications par pays est aussi proportionnel à la population du pays : comment publier plus ou autant que les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde ? Dans le tableau ci-dessous, il est évident que c’est une course perdue d’avance quand on voit la progression de pays comme la Chine ou l’Inde. Enfin, le nombre de publications n’est, selon moi, pas un critère suffisant permettant d’évaluer la qualité de la recherche scientifique.
Actuellement, la France investit 2.2% du PIB dans la recherche, et non 3% comme l’Union Européenne le préconise. Une part non négligeable n’est pas utilisée pour la recherche au sens strict (crédit d’impôt recherche). Malgré des moyens financiers aussi limités, il est intéressant de constater que la France est bien placée au niveau mondial, et même devant des pays anglo-saxons. Quant au CNRS, il n'est pas seulement le premier institut de recherche français, mais il rayonne également sur la scène mondiale, se classant dans le top 3 des catégories sciences physiques, sciences de la Terre et de l'environnement, et chimie, et se classe même quatrième dans le top 100 des institutions mondiales pour 2018 (sensu natureindex.com). Si la France n’est pas au premier plan mondial pour nos politiciens, et encore une fois en considérant les moyens investis, je souhaite voir les données et informations de nos politiciens et décideurs pour démontrer la perte de compétitivité.
La LPPR veut donner plus de poids à l’Hcéres. Soyons clair, je suis pour une évaluation des chercheurs et enseignants-chercheurs, bien que je doute que l’Hcéres soit capable de déceler puis corriger les éventuels problèmes au sein d’un laboratoire. La France pourra mettre tous les moyens en place pour déceler les tricheurs/parasites/mauvais élèves, nous savons que dans tout système il y en a et en aura probablement toujours. Au contraire, je suis pour une évaluation sous une forme bien plus allégée qu’elle ne l’est actuellement afin de (1) faire gagner du temps à tout le monde (évalués et évaluateurs) pour faire de la recherche, et (2) faire des économies à réinvestir dans la recherche elle-même. Selon la direction de l’ISEM, la seule rédaction du rapport Hcéres a été estimée à plus de 100 000 euros (temps en salaire passé à compiler les informations et rédiger le rapport). Une telle somme est l’équivalent d’une bourse de thèse ! Quand on sait que les étudiants sont les moteurs de la recherche… D’autre part, l’Hcéres possède un budget annuel d’environ 17.5 millions d’euros (moyenne sur trois ans, sensu le Rapport d'activité 2018 du Hcéres, p. 46). Lors de la venue du comité Hcéres pour l’évaluation de mon unité, l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier (ISEM), le représentant Hcéres (Pascal Simonet) nous a confié, lors de l’entretien jury – chercheurs et enseignants-chercheurs, que le budget de l’Hcéres est de 25 millions d’euros par an. Demandons-nous que pourrait faire la recherche de, disons, 17.5 millions d’euros par an ? Par exemple recruter des chercheurs ou enseignants-chercheurs afin de remettre la France au premier plan mondial et pallier au manque crucial d’enseignants-chercheurs dans les universités françaises. Faisons un calcul simple. Je considère ici un salaire chargé moyenné sur l’ensemble d’une carrière d’un chercheur/enseignant-chercheur à 5000 euros par mois (je n’ai pas trouvé de chiffres clairs et précis). Je considère aussi une carrière de 45 ans. Ainsi avec 17.5 millions d’euros, nous pourrions recruter 6.5 chercheurs/enseignants-chercheurs par an (=17.5 millions/5000/12/45). Cela pourrait rendre moins précaire notre système actuel. La tendance actuelle du recrutement est clairement à la baisse et cela en devient dramatique, notamment dans les universités où les enseignants-chercheurs sont débordés : régime de plus de 300, voire 400, heures au lieu de 192 heures prévues, des charges administratives croissantes, et en conséquence un temps réduit pour faire de la recherche.
Paradoxalement, la recherche en France est le secteur de la fonction publique le moins bien payé malgré des formations longues et poussées (Bac +8 à Bac +15), souvent accompagnées de nombreux sacrifices personnels. La LPPR veut revaloriser les salaires des chercheurs et enseignants-chercheurs ainsi que des étudiants-chercheurs (doctorants – post-doctorants). Cependant, une telle revalorisation n’est pas concevable si la France ne souhaite investir que 3% de son PIB dans le budget de la recherche. Je ne pense pas que nous nous plaignons des salaires, mais plutôt des conditions de travail qui entravent le progrès scientifique avec des moyens financiers limités, des locaux délabrés, un manque crucial de soutien technique, des tâches administratives croissantes, etc. Il faut faire confiance aux chercheurs et enseignants-chercheurs qui ne font pas de la recherche pour l’argent, mais par passion et sont donc très motivés pour conduire des recherches scientifiques ambitieuses. Nul besoin d’ajouter plus de compétition, de précarité, ou d’évaluation qu’il n’y en a déjà. La recherche française est excellente et brille à l’internationale.
Fabien Condamine, chercheur au CNRS
Faire la grève des fonctions administratives peut être un bon levier?
Mais comme il y aura tjrs des collègues pour ne pas refuser, c'est illusoire... Mais si déjà une bonne partie d'entre nous refuse ces tâches, on rendra le travail plus compliqué à faire - et nous serons nous-même un peu moins sous pression
- Autre action, vers les média : à chaque fois que l'un.e de nous est invité.e à parler dans les média, commencer en indiquant que nous sommes en grève et dire en qq mots pourquoi.
- Demander à un.e député de mettre ce point à l'OJ d'une des séances du mercredi, questions au gouvernement,
- Pour les DU : répondre qu'on ira à la réunion annuelle de notre Institut et, très très massivement, ne pas y aller et envoyer ce jour-là une lettre à la Dir. de l'Institut expliquant pourquoi.
Merci de l'initiative
Le "gel", c'est-à-dire la suppression de très nombreux postes est une catastrophe, pour nos jeunes docteurs, pour le renouvellement de la recherche et pour l'encadrement des étudiants.